
Déco Jeufosse
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Départ vers Jeufosse avec Xavier qui me fait découvrir
l'atterro de la mairie et m'explique comment fonctionne le système avec les
bateaux (pas tout compris pour les clefs mais on verra bien). Je laisse un
double de mes clefs de voiture à Xavier au cas où. Tout en mangeant, on
regarde les autres gars décoller et partir assez vite en cross.
1er déco vers 13h pas
évident avec la voile qui a tendance à partir de travers et à arracher en
arrivant au dessus de la tête. Je trouve direct un thermique qui me monte
bien mais je sens pas trop le vario donc je reste sur la pente en attendant
le prochain. J'explore un peu la pente à gauche puis à droite, et ça y est,
le vario s'affole, j'enroule au dessus d'une valleuse. Ca m'emmène à 1000 mètres mais les
choses se corsent vite avec pas grand chose à disposition. Je tente 3 cumulus
mais à chaque fois j'arrive en fin de cycle alors qu’ils se défont.
Finalement, je pose dans un champ de maïs à coté d'un chemin à 7,5 km du déco, un peu
déçu de m'être fait bananer aussi facilement. Xavier est aussi parti et s'est
posé pas trop loin du terrain, donc il arrive avec ma voiture pour retourner
au déco.
Revenus au déco un peu moins fringants, on voit les autres gars aussi de
retour en train de regarder le ciel d'un air dubitatif. On voit l'Aspen rouge
de Georges, parti de Lalandelle, passer sous un cumulus. Bon, allez, on va
retenter mais en voyant le voile de cirrus, je pense surtout à faire du
dynamique sur la pente. Je pars donc vers 15h10. Le dynamique s'avère pas trop
évident et quand on se retrouve en dessous du déco, on regarde très vite vers
l'île, seul posé possible. Je remonte un peu et je suis un martinet qui vole
à droite au dessus de la valleuse et titititi. J'hésite 1 seconde 12 et ne
peut résister à l'envie d'enrouler ce super vario. Parti en dessous du sommet
de la pente, je monte à 1300
mètres mais perds immédiatement le local, donc j'ai
pas le choix, c'est reparti! Je reste quand même sur mes gardes et enroule
tout ce qui est supérieur à 0 tout en restant le plus possible collé au
plafond. La distance, on verra plus tard. Je vais même jusqu’à chercher un beau cumulus en formation face
au vent, car derrière, c'est encore tout bleu et à l'ombre du voile de
cirrus. Je vois Xavier partir tout droit après être bien monté sur la partie
gauche de la pente et se vacher. Donc je ne fais que dériver gentiment dans cette
première phase.
Xavier se fait récupérer par des gaz'ailes égarées au même endroit. Je lui
signale à la radio que tout va bien pour moi et que je continue.
Je sors ma carte aéro NW afin de bien repérer la CTR/TMA d'Evreux classée D
et c'est bon, ça va passer facile au Sud.
Je commence à entendre du monde sur la radio et je comprends que les furieux
qui s'étaient vachés au km 58 du vol du matin sont de retour. J'arrive vers St André de l'Eure et je
vois l'Avax RSE des 311 km de Julien Dauphin
arriver et partir directos vers la base sombre du cumulus à côté. Je reste
sous mon petit vario faiblissant et je le vois partir dans un méga ascenseur,
ah ok, j'y vais aussi. Je m'intègre par l'extérieur et voyant qu'il serre
bien, j'en fais de même mais la
Mistral 3 et l'Avax ne tournent pas trop pareil. Il va
surtout plus vite et moi je suis plus serré. On arrive tous les 2 au plaf et
il n'hésite pas, il part au taquet plein SW. Je suis encore un peu prudent
mais les cumulus commencent à s'aligner gentiment en limite de la zone
d'ombre du cirrus en direction de Nonancourt.
J'arrive à Nonancourt
et reconnaît immédiatement le coin avec le rond point de mes 50 kilomètres en
planeur depuis Beynes d'il y a quelques années. Ca me fait un peu bizarre de
voler en parapente dans un coin où j'ai déjà fait quelques bornes en planeur.
Un peu plus loin, je passe au dessus d'un planeur monoplace (Golf Kilo,
apparemment un pégase) qui spirale dans un thermique faiblissant. Je continue
un peu plus loin et trouve le +4 qui m'emmène au
plafond. Le planeur part vers l'Est à mi-hauteur, sûrement sur le retour vers
Beynes.
J'entends Xavier à la radio mais, il ne me reçoit déjà plus.
Je vois l'énorme base de Dreux-Senonches
se dessiner au Sud-Ouest et me fait doubler par une petite Avax RSF blanche
et orange toute neuve (Martin Morlet) qui passe au large par une autre route.
En regardant derrière, je vois encore quelques voiles qui ne vont sûrement
pas tarder à me rattraper.
Je tente d'appeler Xavier mais mon téléphone s'éteint (probablement le froid,
bon, on verra plus tard).
Je passe à 1300 mètres
au dessus d'une Magic bleue et jaune qui n'a pas l'air au mieux. Je trouve un
bel ascenseur avec une Trango noire et rouge qui arrive en dessous. J'arrive
au plaf du jour (1620
mètres) et pars vers Senonches mais l’énorme forêt à passer m'inquiète
un peu. Donc je décide de reprendre ma tactique du "restons haut, de toute
façon ça dérive". Donc j'enroule des petits varios, notamment au dessus
d'une tour pour surveiller les feux de forêt, avant de pouvoir traverser au
dessus du passage le plus étroit (en plus, la forêt n'est pas censée trop
monter à ce moment de la journée). Je vois la Trango qui part vers
l'Ouest mais j'aime pas trop les cumulus par là et préfère partir vers La Loupe.
Je prends encore quelques cumulus mais les conditions deviennent plus
difficiles en s'approchant de Nogent le Rotrou. Faut dire, il commence à se
faire tard et les cumulus commencent à tous disparaître. Je recommence à
enrouler tout ce qui traîne mais ça ne marche pas trop. Je vois la Magic qui est
bien remontée et qui me suit de loin sensiblement à la même altitude. Je
continue à avancer mais ça descend inexorablement. Xavier m'appelle au téléphone
qui remarche. J'arrive à répondre en vitesse, et lui demande de déjà partir
vers Nogent le Rotrou car ça commence à faire de la route pour lui (80 km).
Je commence à être franchement bas et redoute de caler à 90km. La Magic est
passée par un autre chemin et je la vois derrière plus haute, un peu
ennervant. Il n'y a plus rien dans le ciel et je tente de passer quelques
100aines de mètres au dessus d'une petite forêt, à l'entrée de Nogent le
Rotrou en assurant un dégagement par la droite. Et là, …, ça marche,
+2, c'est la restit qui est partie. La Magic me passe devant et monte franchement
mieux. En avançant plus loin, le vario s'améliore mais je n'arrive pas au plaf.
La Magic part
vers l'Ouest mais c'est tout bleu et je préfère assurer un max et tenter sous
le vent de l'agglomération qui restitue aussi et ça m'emmène au plaf cette fois.
Ensuite, je pars tout droit vers Le Sud-Ouest mais ça ne sera finalement
qu'un grand dernier plouf en suivant une nationale mais là,
je ne regarde plus trop la carte. Je passe au dessus d'une petite rivière qui
serpente dans la plaine "la
Même", c'est magnifique. Il y a une antenne à gauche, signe d'un
relief dominant, donc je décide de partir franco à droite, le plus loin
possible de ce relief. Je me rappelle encore de Lalandelle 2 jours avant avec
2 reposes au déco plutôt marquantes. Je choisi un grand champ sans arbres
au vent et teste un peu face au vent : Ok, ça scotche pas mal. Je me place
bien au milieu du champ et après un léger gradient me pose nickel. J'appelle
Xavier en ressortant la carte. Il est à Dreux et au vu de la topographie
avant de poser, j'en déduis vite que je suis à la Ferté Bernard. Il
en a encore pour 1h30 de route. Je plis tranquillou en décompressant et
commence à partir à la recherche d'une route.
J'ai vu en l'air que la voie ferrée est proche mais la nationale plutôt loin
de l'autre côté de la rivière. Je pars vers la voie ferrée ou j'avais repéré
une maison mais elle est vide et je ne sais toujours pas ou aller. Je pars
vers la nationale mais je me fais bloquer par la rivière sans pont. Je vois
des gens qui me confirment que je suis bien à La Ferté Bernard,
mais me disent que pour rejoindre la civilisation, je dois revenir par là où
je suis venu et suivre le chemin vers le Sud pour rejoindre la ville juste à
côté. J'ai un peu les boules de devoir tout me retaper à pied avec mon gros
sac. Finalement, je retrouve Xavier en ville sur un pont après avoir bien
cavalé pendant 1 heure. Le retour se fera finalement par l'A11 puis l'A10,
après une arrivée le matin par l'A13, ça fait un peu bizarre.
Le vol a fait 113.91km
en ligne droite (avec des point de report ça monte a 117km). Le vol a duré
4h28 pour un posé à 19h39.
Voilà, c'était mon premier grand vol de plaine. J'ai encore du mal à réaliser
la distance parcourue avec ma petite Mistral 3 (DHV 1-2), mais j'espère bien
avoir l'occasion d'en refaire d'autres.
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